Après la tenue de son Conseil d’Administration le 14 mars dernier, le groupe Banques Populaires a présenté ses résultats 2010, lundi 21 du mois courant. M. Benchaâboun a commenté l’activité bancaire du groupe qu’il préside, mettant en exergue ses faits marquants de 2010 et ses résultats dégagés en les comparant positivement à ceux du secteur bancaire. Dans cet exercice devenu habituel, on est obligé de constater que le groupe BP a évolué et que l’appréciation de son activité se fait à un autre niveau. En effet, après la fusion-absorption, en octobre dernier, par la Banque Centrale Populaire de la Banque Régionale de Casablanca et l’intégration des banques régionales dans le périmètre de consolidation de la Banque Centrale Populaire, les états financiers publiés présentent des comptes consolidés du groupe Banques Populaires comprenant et la nouvelle banque agrandie de Casablanca , les 10 BPR, les Sociétés de financement, filiales de la BCP et les Banques à l’international. Et, on reconnaîtra aisément que la lecture des comptes ainsi consolidés devient plus facile pour cerner l’ensemble de l’activité du groupe et donner une dimension plus réelle du Groupe Banques Populaires.
L’excellence des résultats
Ainsi, les comptes consolidés du groupe BCP font ressortir un PNB de 10 milliards de dirhams, en hausse de 12,1% par rapport à 2009, un coefficient d’exploitation qui prouve la productivité du personnel du groupe bancaire, puisqu’il s’améliore en baissant de 1,1 points à 45,8%, un résultat d’exploitation de 4,6 milliards de dirhams, en hausse de 6,4% , un RNPG ( résultat net part du groupe) de la BCP de 1,8 milliard de dirhams, en hausse de 16,2%, et un Résultat Net qui dépasse pour la première fois les 3 milliards de dirhams. L’évolution du PNB du groupe se décomposant comme suit :
La marge sur les revenus d’intérêt s’améliore de 11,1%, à 7,9 6 milliards de dirhams. Elle contribue à hauteur de 78,2 % dans le PNB, conséquence de l’effet volume enregistré au niveau des crédits à la clientèle.
La marge sur commissions évolue pour sa part, de 13,1%, pour un montant de 988,0 millions de dirhams avec une quote-part de 9,8%, tandis que les revenus sur activités de marché s’améliorent de 29,4%, à 983,2 millions de dirhams, sous l’effet des plus-values réalisées sur le portefeuille titres de la banque et contribuent pour 9,8%. Au niveau de la collecte des dépôts à la clientèle, on peut observer une amélioration des dettes envers la clientèle de 4,0% pour un encours de 169,8 milliards de Dhs. Cette progression trouve son origine dans l’évolution de 8,0% des dépôts rémunérés pour un encours de 63,7 milliards de Dhs. Les dépôts non rémunérés ont évolué, quant à eux, de 1,9% pour un encours de 103,7 milliards de Dhs, ramenant leur contribution à 61,9% des dépôts globaux, soit une baisse de 1,4 points par rapport à 2009. Il se confirme ainsi que le groupe Banques Populaires joue un rôle déterminant dans la collecte des dépôts et il n’a pas de mal à le démontrer compte tenu de sa représentation régionale très active. Sur le volet de l’activité de crédit, le groupe BP parvient à améliorer sa contribution au financement de l’économie. En témoigne la hausse des encours des prêts et créances à la clientèle de 10,3% pour un montant global de 131,8 milliards de Dhs. Cette performance s’explique par la progression de l’octroi des crédits à l’équipement de 25,0% et des crédits immobiliers acquéreurs de 12,0%, pour des encours respectifs de 30,4 milliards de Dhs et 29,0 milliards de Dhs. Au niveau des crédits à la consommation et des crédits immobiliers promoteurs,ce groupe bancaire, à l’instar du secteur, limite son exposition en raison du contexte économique moins favorable marqué par la hausse de la contentialité sur ces segments. D’ailleurs, en 2010, le groupe BCP affiche un taux de contentieux de 3,2% contre une moyenne observée de 5,2% pour le secteur. Dans le même sens, la même tendance est observée au niveau du taux de provisionnement qui s’établit en fin d’exercice à 62,9 % contre une moyenne de 71,5% pour le secteur. Pour sa part, le résultat brut d’exploitation évolue de 14,5% pour atteindre 5,4 MMDh, résultat amélioré par l’évolution faible des charges d’exploitation comme le montre la baisse du coefficient d’exploitation de 1,1 % par rapport à l’année précédente.
Le coût du risque en hausse
Sur le volet risques, le groupe bancaire a procédé en 2010 à la constitution de dotations aux provisions de l’ordre de 828,2 MDh, en hausse de 409 MDh d’une année à l’autre. Sur la base de ce montant, le coût du risque s’établit à 0,5%, en hausse de 20 points de base par rapport à 2009. Cet effort de provisionnement est lié à la forte croissance constatée ces dernières années en termes de distribution de crédits, tendance qui devrait inévitablement se poursuivre dans les années à venir pour rétablir les indicateurs de gestion des risques aux standards sectoriels relativement raisonnables. Le Groupe Banques Populaires est reconnu pour être celui qui ne souffre pas d’insuffisance de liquidités bancaires du fait de son large réseau de collecte, fort de ses 10 Banques Populaires Régionales, son réseau d’agences qui s’est encore étoffé cette année de 150 agences et de sa décentralisation territoriale. Le Groupe Banques Populaires est aussi celui dont le taux d’emplois des ressources est le plus faible, s’établissant à 85% contre 100% pour d’autres banques et donc celui qui recourt le moins aux avances de la Banque Centrale. Le Groupe détient également un portefeuille de titres de placements, en Bons du Trésor notamment qui constituent un réel « trésor de guerre ». Pour toutes ces bonnes raisons donc, le Groupe Banques Populaires s’affirme comme un pilier du secteur bancaire. Et, l’intégration des 10 autres BPR à la Banque Centrale devrait renforcer encore plus sa position en affichant sa puissance réelle…