mercredi 4 mai 2011

MEDIACO: LE TRIBUNAL REND SON VERDICT

C’est peut être prématuré, mais l’affaire Mediaco semble bien partie pour être le feuilleton de l’été à la Bourse. L’entreprise s’est dernièrement placée sous les dispositions relatives au traitement des difficultés de l’entreprise. Elle s’estime incapable de «rembourser normalement » ses dettes d’un montant total de 255 millions de DH. En réponse, le tribunal de commerce de Casablanca considère que «Mediaco Maroc n’est pas en cessation de paiement ». Du coup, elle ne peut donc bénéficier des dispositions des articles 560 et suivants du code de commerce, selon le tribunal. En clair, la société spécialisée dans la commercialisation d’appareil de levage est capable de faire face à ses dettes. Mediaco entend tout de même faire appel de la décision.
«La décision du tribunal est moins grave qu’attendu. Mais le risque est toujours important parce que nous n’avons aucune visibilité sur la situation de l’entreprise », relève une source du marché. Pour rappel, Mediaco a dévoilé le 24 juin 2010 un business plan mis à jour tablant sur un résultat prévisionnel de 17 millions de DH. Huit mois après (24 février), elle publie un profit warning sur les résultats de 2010. La perte est ressortie à 40 millions de DH. En 2009 déjà, le résultat était déficitaire. L’entreprise attribue sa contre-performance essentiellement à « la branche transport de matériaux qui a généré de très lourds déficits ». La recrudescence de la concurrence a également tiré les prix vers le bas, indique t-elle. C’était en tout cas suffisant à la société pour se déclarer insolvable. 
L’ambiguïté sur l’avenir de Mediaco ne semble pas pour autant entamer la confiance de certains investisseurs qui continuent à animer fortement le cours de la société en Bourse. «La manipulation d’un cours est aussi très facile », prévient un analyste. Après 14 séances consécutives de baisses (-83,78%) depuis son retour à la cote le 29 mars (suspension du 21 au 28 mars), le titre Mediaco a bizarrement repris le chemin inverse depuis le 18 avril (+59,2%). «Les transactions relèvent plus de la spéculation qu’autre chose», estime un analyste. Le management, lui, reste totalement muet sur la situation de l’entreprise. La position du CDVM, elle, est claire «les épargnants investissent en connaissance de cause». En même temps le gendarme de la Bourse a peu d’alternatives. «Même si nous suspendons le cours, qui va rembourser les petits épargnants?», déclare à L’Economiste Hassan Boulaknadal, directeur général du CDVM. Tant que le marché n’aura pas de visibilité sur la situation de la société, le CDVM ne peut pas suspendre le titre, ajoute une source du marché. «Même les actionnaires majoritaires ne sont pas prêts aujourd’hui à reprendre les parts des petits investisseurs. Autrement, ils auraient remboursé la dette de l’entreprise », ajoute la même source. Le gendarme de la Bourse pourrait cependant exiger plus d’informations et de transparence de la part du management de l’entreprise, surtout après la décision du tribunal

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