samedi 13 novembre 2010

Risma, un parcours boursier marqué par sa politique d’investissement

Le titre boursier s’est apprécié de 18,33 % depuis l’introduction en bourse de la valeur en 2006. Politique d’investissement, résultats non conformes aux prévisions et conjoncture boursière difficile ont marqué l’évolution de l’action depuis sa cotation. Introduite en Bourse en mai 2006 au cours unitaire de 240 dirhams, l’action Risma était assurée d’un bel avenir tant l’OPV a été une belle réussite, l’opération ayant été sursouscrite 24 fois.

Toutefois, l’action Risma a connu depuis son introduction en Bourse une évolution en dents de scie tout en s’inscrivant dans un canal baissier. D’abord, dans une première phase, le titre s’est inscrit dans un mouvement haussier grâce, entre autres, au succès de l’introduction en Bourse et à la bonne orientation du marché boursier, culminant à un niveau historique de 449 dirhams en 2007.

Le cours moyen du titre s’est établi à 411 dirhams sur l’année 2007 profitant de la forte progression du marché (hausse de 34 % du MASI). Toutefois, face à des résultats en deçà des prévisions du business plan accentués par une conjoncture boursière marquée par la crise, le titre a pris une tendance baissière avec un cours moyen pondéré de 370 dirhams en 2008 avec un plancher enregistré en mai 2009 à 213 dirhams l’action. La conjoncture boursière n’explique pas à elle seule cette baisse de l’action. La dépréciation du titre au cours de ces trois dernières années s’explique surtout par des réalisations en deçà des prévisions du business plan.

Or, avant son introduction en bourse la société a toujours été déficitaire (exception pour l’année 2005 où le bénéfice a été de seulement 0,7 MDH), raison essentielle pour les investisseurs, dont les 15 000 personnes physiques. Mais, malheureusement, les résultats financiers n’ont pas été au rendez-vous. A titre d’illustration, après avoir réalisé des résultats nets parts du groupe de 48 MDH en 2007 et 29 MDH en 2008, Risma réalise en 2009 un chiffre d’affaires de 924,63 MDH pour un déficit de 149 MDH expliqué par l’acquisition de l’es-Hilton et sa fermeture pour travaux. Toutefois, si Risma n’a pas atteint les objectifs financiers qu’il s’est fixé, c’est en grande partie du fait qu’un accent particulier a été mis sur l’investissement et l’accroissement du parc hôtelier afin d’atteindre une taille critique. Ainsi, depuis sa création en 1993, Risma n’a cessé de développer sa voilure en prenant d’abord le contrôle de la chaine Moussafir avant de poursuivre son développement avec de nouvelles acquisitions et la réalisation de nouvelles unités hôtelières dont celles du Casa City Center qui ont porté le parc du fonds d’investissement à 27 unités aujourd’hui.

Or, ce développement à un coût énorme. Plus de 1,5 milliards de dirhams ont été investis depuis l’introduction en Bourse. Du coup, les bénéfices comptables de Risma ont été absorbés au cours de ces dernières années par les importants amortissements liés aux investissements. C’est donc, cette absence de bénéfices qui a handicapé le cours de l’action et a fini également par « agacer » les investisseurs institutionnels marocains qui ont compagne Risma depuis 1999 dont BMCE Bank, CFG Group, Mamda/MCMA et RMA Watanya. Risma a fini par adopter une nouvelle organisation avec directoire. En conséquence, Risma donne aujourd’hui, plus de visibilité .

La taille critique atteinte par Risma qui devrait compter une quarantaine d’unités hôtelière d’ici 2013, l’arrivée à maturité de plusieurs unités du fonds devraient se traduire par une nette amélioration des résultats financiers. Le management table sur un doublement du chiffre d’affaires d’ici 4 ans, la réalisation d’une marge nette de 15 % et l’accélération de la rémunération des actionnaires qui n’ont que longtemps attendus. Enfin, cette nouvelle visibilité sur les résultats futurs de la société, la mise en place d’une nouvelle organisation, la nomination d’un nouveau directoire et le ralentissement du rythme de développement du parc hôtelier et donc des investissements ont redonné confiance aux investisseurs. Laquelle confiance se traduit par un cours boursier haussier affichant une progression de 12 % à 284 dirhams (cours du mardi 9 novembre 2010) au titre de l’année en cours

source lanouvelletribune.com

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