Dur de passer d’une situation de quasi monopole à une concurrence intense. Sonasid, le leader du marché vient de s’en rendre compte. « Sonasid a été très rentable durant plusieurs années donnant envie à d’autres acteurs d’investir dans le secteur », a expliqué M. Bérold Costa de Beauregard, DG de la Sonasid. Seulement, le leader du marché semble avoir péché, peut être par un excès de confiance, dans sa politique de préservation de ses parts de marché. Du coup, les nouveaux arrivants aux dents longues ne se sont pas contentés des miettes. Aidés en cela par une politique de défense de sa part de marché plutôt molle, selon les avis des analystes financiers déroutés par les réalisations du sidérurgiste, les nouveaux arrivants se sont taillés environ 45 % des parts de marché du secteur en l’espace de 4 années en adoptant une politique tarifaire très agressive. En attendant de voir si cette politique est viable sur le moyen terme, on peut affirmer aujourd’hui que Sonasid vit mal cette concurrence. Tous ses indicateurs affichent des replis conséquents comparativement à la même période de l’année dernière, qui n’était d’ailleurs pas une bonne année. Ainsi, au niveau des comptes sociaux, le chiffre d’affaires, le résultat d’exploitation et le résultat net ont enregistré des baisses respectives de 33 % à 2 162 MDH, 30 % 78,8 MDH et 58 % à 47,8 MDH. En consolidé, le chiffre d’affaires, l’Ebitda et le résultat net part du groupe ont baissé de respectivement 32,32 % à 2 196 MDH, 26,15 % à 223,1 MDH et 45,6 % à 82,8 MDH. La conjoncture défavorable n’explique pas à elle seule cette contre-performance. En effet, le marché national du rond béton et du fil machine n’a reculé que de 10 % au terme du premier semestre 2010, comparativement à la même période de l’exercice précédent alors que les ventes de la Sonasid ont accusé une contraction de 33 % à 392 000 tonnes. La baisse du bénéfice s’explique également par la défaillance d’un gros client nécessitant un provisionnement de 70 MDH.
Bonnes performances de l’aciérie
Face à la nouvelle donne marquée par l’entrée en production de trois nouveaux laminoirs depuis 2009, entraînant une surcapacité de l’ordre de 25 %, la Sonasid se doit de réagir afin de ramener la confiance au sein de ses actionnaires, notamment les petits porteurs. Et le sidérurgiste dispose d’atouts considérables comparativement à la concurrence. Outre son adossement au leader mondial du secteur, la Sonasid dispose d’une aciérie qui affiche actuellement de très bonnes performances et qui peut lui assurer un avantage compétitif indéniable. Sa production mensuelle, hors arrêts planifiés, a atteint 88 % de la capacité installée. La consommation électrique (KWh/t d’acier liquide) a baissé de 20 % depuis 2006. Du coup, le rendement de l’aciérie (billettes/ferrailles) s’est amélioré de 7 points et le coût de transformation (dirhams/t) a chuté de 35 % depuis 2006 et ce malgré la hausse du prix de l’énergie et des additifs. C’est dire que leader du secteur, qui applique des tarifs 5 % supérieurs à la concurrence garde des marges pour soutenir une politique agressive des prix au cas où la tendance baissière de la demande du marché tarderait à s’inverser. Enfin, Sonasid va lancer un emprunt obligataire de 500 MDH pour gérer sa situation financière de manière équilibrée.
source lanouvelletribune.com
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