De nouveaux acteurs apparaissent sur l’échiquier du marché international de l’eau. Il y a 3 ans Veolia et la SAUR ont dû faire face à l’apparition d’une concurrence africaine…

En 2007, un consortium marocain constitué de l’ONEP (Office National de l’Eau Potable du Maroc), de Delta Holding, d’Ingema et de Med-Z a remporté contrat d’affermage pour la production et la commercialisation d’eau potable au Cameroundans 105 communes sur 10 ans aux dépens des entreprises françaises. Elle avait remporté son premier contrat à l’international de 220 millions de dollars, un an auparavant en Mauritanie, toujours face à des compagnies françaises. D’après Mounir ZOUGGARI, directeur de l’ONEP, le succès provient du partenariat public-privé mis en place : la partie privé marocaine La Camerounaise des Eaux, et la partie publique la Cameroon Water Utilities Corporation. Le consortium a également su proposer un package complet : la production et la distribution de l’eau par l’ONEP, l’ingénierie par Ingema et les travaux par Delta Holding. Monsieur ZOUGGARI ajoute même que le fait qu’il représente une entreprise africaine a certainement pesé dans la décision des Camerounais.
Pour Veolia, c’est le prix de l’eau proposé par les Marocains, bien inférieur à celui des Français, qui leur a donné la victoire. Ce prix serait inférieur au prix de production pratiqué par l’ONEP au Maroc. L’entreprise française souhaite « observer » et voir si ce prix sera maintenu sur les 10 ans du contrat. Paradoxe, la distribution d’eau auMaroc dans la capitale Rabat est assurée par Redal, à Tanger et Tétouan par Armendis, deux filiales de Veolia.
Quel bilan 3 ans plus tard ? Le transfert des services de production, de distribution d’eau entre les entreprises camerounaise et marocaine est sur la bonne voie, de même que les travaux sur les infrastructures. Alors, est-ce le début de la fin de la suprématie française dans le secteur de l’eau ? Certainement pas, mais cet exemple montre que des « émergeants » apparaissent sur le marché de l’eau, et qu’il serait imprudent de les ignorer. Dans cette histoire le grand gagnant est peut-être le Cameroun qui se retrouve à pouvoir multiplier ses choix de partenaires.
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