vendredi 6 mai 2011

Le sucre fond après le surplus de production


Sur les marchés agricoles, les fondamentaux commencent progressivement à s’inverser. Les cours du sucre ont reflué, aidés par la reprise des exportations indiennes.
Les cours du sucre ont nettement baissé cette semaine après avoir marqué des sommets historiques de 852 dollars la tonne et de 35,68 cents la livre, le 2 février 2010 en raison des intempéries qui avaient endommagé les récoltes au Brésil, en Chine et en Australie, ainsi que par des restrictions à l’exportation en Inde pour éviter une pénurie de sucre et approvisionner en priorité son marché intérieur. Ainsi les cours sont descendus jeudi 5 mai jusqu’à 588 dollars la tonne à Londres, et à 21,21 cents la livre à New York, leurs plus bas niveaux depuis début septembre 2010. Soit une dépréciation de 30% sur le marché londonien et de 40% sur le marché new yorkais depuis les plus hauts de février dernier. Les cours se sont repliés sous la perspective d’une offre robuste. En effet, «L’Inde semble se préparer à augmenter ses exportations», ont noté les analystes de Commerzbank. De plus, en Thaïlande, le deuxième exportateur mondial, «la production de sucre devrait atteindre 9,5 millions de tonnes cette année, dont 6,7 millions de tonnes destinées à l’export, ce qui représente une hausse de 40% des exportations», a estimé Commerzbank. Enfin, la production du Brésil, le premier producteur et exportateur mondial, devrait également être robuste. Cette dégringolade des cours aura-t-elle un impact sur les importations du Maroc. Soulagera-t-elle quelque peu la caisse de compensation ?
« La production de sucre devrait atteindre 9,5 millions de tonnes cette année, dont 6,7 millions de tonnes destinées à l’export. »
Impact sur les importations
La réponse est oui, vu que les prix ont baissé, les importations de sucre reviendront moins chères ce qui profitera à la caisse de compensation. Notons qu’à fin mars 2011, la facture marocaine avait augmenté de 63,8% à 1345,5 millions de dirhams contre 821,6 millions de dirhams sur la même période l’année précédente, tirées par un rebond de 8,4% du volume importé à 247,7 Mt et de 51% du prix moyen (à 5 431 dirhams/tonne). Ces commandes ont-t-elles été faites sur la base de spéculation de cours en hausse ou en baisse? Il aurait été plus judicieux d’attendre la baisse des prix pour accentuer les importations. En réalité, le Maroc peine à négocier les prix des commodities. Il est donc devenu une nécessité pour le pays de former de vrais traders. Car étant instables et conditionnés par divers éléments dont les conditions météorologiques et la spéculation, les marchés boursiers peuvent à tout moment décoller, comme ils peuvent chuter d’un seul coup.
L’affaiblissement du dollar profitera au pays
L’affaiblissement de la monnaie américaine, suite au colossal endettement public de la Nation à la politique monétaire de la Fed, rend l’achat des matières premières, plus particulièrement le sucre, libellé en dollars plus attractif pour les investisseurs munis d’autres devises notamment le Maroc. En effet, il ta lieu de noter que le dirham a enregistré, jeudi, une appréciation mensuelle de 4,2% face au dollar. Ainsi 1 dollar valait 7,603 dirhams, un niveau non atteint depuis janvier 2010. Un autre élément à venir qui risque de faire plonger davantage le dollar et alimenter la hausse de la parité dirham/dollars, le relèvement prévu en juin des taux directeurs de la Banque centrale européenne. En effet le dirham se verra s’apprécier davantage face au dollar ce qui se traduira à la baisse sur les coûts des importations de sucre et des matières premières en générale qui seront réalisées au delà du mois de juin

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