mardi 19 avril 2011

Le marché des ciments en perte de vitesse


S'il y a bien un secteur qui connaît un essoufflement, c'est certainement celui des Bâtiments et Travaux Publics. Il n'y a qu'à analyser l'évolution du marché du ciment pour s'en rendre compte. En effet, la consommation nationale de ciment a enregistré l'année dernière une progression timide de 0.4%. Selon la publication officielle des résultats financiers de Ciments du Maroc, cette quasi-stagnation serait due au retard du lancement des programmes de logements sociaux.
Mais ce n'est pas tout, l'administration du Groupe se plaint aussi de la forte augmentation des cours mondiaux des combustibles impactant de facto les prix d'achat du coke de pétrole.
Le Groupe est par ailleurs confronté à un redéploiement de sa stratégie de pénétration face aux quatre géants du ciment marocain, et doit faire face à la forte progression des revenus générés par la participation financière stratégique dans le capital de Suez Cement Company, qui est le premier producteur égyptien, tout en tenant compte des charges non courantes relatives à la fermeture de l'usine d'Agadir à Anza.
Résultats contrastés
Malgré toutes ces contraintes, Ciments du Maroc sort son épingle du jeu, avec une augmentation de 2.9% du volume vendu, pour s'établir à 3.8 millions de tonnes. Cette augmentation résulterait de “la montée en puissance des capacités de production de clinker et de ciment” comme l'indique l'administration.
Cependant, l'évolution de ces ventes reste très contrastée d'une région à l'autre. C'est ainsi que la plus forte hausse est enregistrée dans la région du Souss-Massa-Drâa, avec une hausse de 12.3% contre la plus forte baisse de 15.2% dans la région Doukkala-Abda. Les principales régions du Maroc, comme Rabat, Casablanca ou Marrakech, n'ont que très faiblement évolué, sauf Tanger qui a enregistré une baisse du volume des ventes de 8%.
Du côté des grandes réalisations de Ciments du Maroc, notons la mise en service de l'usine d'Aït Baha qui, après le démarrage du premier broyeur à ciment en novembre 2009, a finalisé l'ensemble de la structure à fin 2010. L'administration du groupe rappelle aussi la mise en service en mai 2010 du second broyeur à ciment du centre de broyage de Laâyoune.
Perspectives
Dans ses perspectives pour l'année en cours, le Groupe base son optimisme sur les incitations fiscales pour la construction de logements sociaux, les réalisations des travaux d'infrastructures déjà engagés et la campagne agricole satisfaisante, mais reste prudent compte tenu de la lente sortie de crise sur le plan international et le surenchérissement des cours mondiaux des combustibles.
L'agenda du groupe sera tout de même chargé pour cette année. D'abord, l'achèvement, au cours du premier semestre 2011 du parc éolien du centre de broyage de Laâyoune avec un investissement de 110 MDH, et de l'amélioration de l'investissement de capacité de production et de modernisation des différentes usines existantes.
Le groupe compte aussi poursuivre les travaux entamés pour la construction de barrages à Marrakech et Essaouira, et de lancer de nouveaux chantiers de barrages à Ouarzazate et à Taroudant. Enfin, notons les nombreuses infrastructures touristiques, hôtels, stations balnéaires, des programmes autoroutiers, de la centrale thermique de Safi, et de l'extension des centrales de Jorf Lasfar et de l'Office Chérifien de Phosphates.

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