lundi 15 novembre 2010

En redressement judiciaire, le groupe espagnol Bruesa se désengage du Maroc

Les 70% du capital qu'il détenait dans Bruesa Africa Construccion ont été rachetés par des investisseurs marocains.
Karim Mohamed Bouzoubaa, majoritaire, prend la présidence du conseil d'administration

La crise immobilière en Espagne n’en finit pas de toucher les filiales marocaines des mastodontes espagnols des BTP. Après Fadesa, qui s’est résigné à céder 50% des parts de sa filiale marocaine au groupe Addoha, d’autres qui ont réduit la voilure dans notre pays, c’est au tour de Bruesa Construccion SA, bras armé du groupe espagnol Bruesa dans les métiers du BTP, de se résoudre à se séparer de sa filiale marocaine Bruesa Africa Construccion (BAC). En proie à de graves difficultés financières et déclarée en redressement judiciaire depuis fin juillet 2010, la maison mère espagnole, dont la dette dépasse les 500 millions d’euros (5,5 milliards de DH) pour un chiffre d’affaires à peine supérieur, a dû se départir de plusieurs actifs dont sa participation majoritaire au capital de BAC qu’elle avait créée en 2007 avec un partenaire local avec un capital de 10 MDH. Karim Mohamed Bouzoubaa, le dirigeant de l’entreprise, qui était actionnaire minoritaire jusqu’à récemment, a racheté, en compagnie d’autres investisseurs personnes physiques, les 70 000 actions (70 % du capital) mises en vente par Bruesa Construccion. Corrélativement, il a acquis à lui seul 3 000 actions auprès du Dga, Youssef Mansour, ce qui le propulse au rang de premier actionnaire. Un statut consacré par sa nomination en tant que président d’un conseil d’administration où tous les administrateurs espagnols ont démissionné au préalable, remplacés par des investisseurs locaux.

Bruesa Africa Construccion devait être une tête de pont sur le continent

Rappelons qu’entre 2008 et 2009, BAC, qui emploie déjà plus de 100 personnes et qui s’est fait une bonne réputation sur le marché, a gagné plusieurs contrats au Maroc tels les constructions de villas à Mazagan et celui d’une route de 46 km entre Tétouan et Ouad Laou qui fait partie de la nouvelle route côtière prévue entre Al-Jabha et Tétouan sur une longueur de 110 km. L’enveloppe consacrée à ce chantier devant être livrée en 2011 est de 68 millions d’euros (750 MDH). Le groupe Bruesa, fondé en 1979, comptait faire de sa filiale marocaine une tête de pont pour attaquer le marché africain et maghrébin où elle a déjà fait ses premiers pas en Libye. Pour le moment, on sait que le changement d’actionnariat ne devra pas trop perturber la marche de cette structure dont l’effectif et le management étaient déjà à 100% marocains.

lavieco.com

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